La Ruche ou comment faire progresser l’entrepreneuriat social

Créée en 2007, la Ruche est le fruit de la collaboration entre quatre entrepreneurs, dont la préoccupation centrale était l’innovation sociale et environnementale. Confrontés à un manque en terme d’échange d’idées, de partage de problèmes et de leurs solutions, ils décident de créer la structure qui permettrait la rencontre et l’entraide des entrepreneurs socialement responsables, au sens large, quel que soit le niveau de maturité de leur projet.

Devenue aujourd’hui le référent et la vitrine de l’entrepreneuriat social, la Ruche connait un succès grandissant. Preuve en est la cinquantaine d’entreprises devenues membres et surtout la liste d’attente pour intégrer l’espace de 800m² quai Jemmapes. Voici la recette de ce succès formidable et, on l’espère, 100% durable.

« Travailler individuellement en collectif »

Telle est la philosophie de la Ruche, qu’elle met en pratique  à travers l’organisation d’évènements et la mise en place d’un ensemble d’outils. Ainsi, la vie de la communauté est ponctuée par de nombreuses activités, qui répondent, chacune, à un besoin spécifique de l’entrepreneur. Voici, pêle-mêle, quelques exemples:

Le « Hold up » est une séance encadrée de brainstorming, initiée par une structure qui bute sur une problématique précise et à laquelle participent les membres qui souhaitent apporter leur aide. La « Toolbox » prend la forme d’un « cours  » pendant lequel une expertise ou une compétence concrète est enseignée. Le « Tour d’horizon » est organisé par des membres qui ont découvert des innovations à l’étranger et veulent les faire connaitre aux autres et en débattre. Les « Matchmakers » sont des rencontres sous forme de speed dating avec le réseau de la Ruche…

Mais pas question d’assister l’entrepreneur ou de lui fournir un pack de solutions pré-établi! Chacun choisit les rendez-vous susceptibles de lui être utiles et apprend à collaborer à sa manière, en échangeant, suggérant un évènement, apportant une aide précise…

Le vendredi ça  bourdonne à l’heure du déjeuner

Moment privilégié de la semaine qui résume  bien le concept de la Ruche, le « buzz » rassemble ceux qui le désirent, autour d’un déjeuner placé sous le signe de l’échange. Au centre de la cuisine, une sonnette invite à venir « buzzer », c’est-à-dire partager une nouvelle, révéler une nouveauté ou encore se présenter auprès de la communauté. Un vendredi sur deux, le cercle s’ouvre à l’extérieur et accueille de futurs participants, des invités des membres actuels ou des simples curieux.

Ceux qui se lancent sont, bien souvent, récompensés. Car rares sont les annonces qui ne suscitent aucune réaction, le « buzzeur » trouve toujours au moins un interlocuteur intéressé par le sujet, qui connait un contact pertinent ou qui a des compétences utiles… Instantanément la discussion s’emballe, les idées fusent et des liens se créent. Sous l’œil vigilant d’Élodie, maitresse de maison, qui anime ces séances en prenant soin de laisser la parole à tous ceux qui le souhaitent sans laisser la conversation dériver.

L’effet d’annonce est consolidé par un tableau central qui permet de laisser une trace écrite de son buzz et par le compte-rendu de séance, réalisé par Élodie et diffusé à toute la communauté, présente ou non.

Une structure qui s’adapte et évolue

Soucieuse d’être un modèle social comme les structures qu’elle héberge, la Ruche recherche sans cesse l’innovation et le progrès. Pour 2011, son équipe s’est fixé pour objectif d’accentuer le travail collaboratif et d’aborder  plus en profondeur les enjeux de l’entrepreneuriat social. Ainsi, les « buddy » ont fait leur apparition, système de parrainage des nouveaux arrivants par des anciens. De même, la publication du « Mégaphone », publication trimestrielle signée et diffusée par tous, est en projet.

En sachant doser autonomie, partage et innovation, la Ruche a permis l’émergence de synergies et de projets collaboratifs (plus de 30% des membres ont lancé des projets et/ou répondu à des appels d’offres conjoints) et fait ainsi progresser l’entrepreneuriat social.

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