Tout commence par un désir d’aventure. Bérangère et Eugénie, qui se sont rencontrées à l’Essec, veulent profiter de leur deux derniers mois de vacances en tant qu’étudiantes, pour voyager autrement et vivre une nouvelle expérience. Leurs recherches font naitre une idée, folle pour ces deux amies qui se définissent volontiers comme « non sportives », celle de traverser l’Europe, de l’Allemagne à la Mer Noire, à vélo, soit un périple de plus de 2000 km.

La grande révélation de ce voyage sera le vélo, plus qu’un moyen de transport, une source de découvertes inattendues et magnifiques. Les deux jeunes femmes réalisent également, au fur et à mesure de leurs rencontres avec des adeptes venus d’autres pays européens, que le voyage à vélo est un véritable concept de vacances, nécessitant organisation et infrastructures. Parties pour s’évader et rêver en toute légèreté, elles rentrent avec une conviction et un plan d’avenir, développer ce concept en France!

Pour tester leur projet, elles montent tout d’abord, en 2008, une association et font partir leurs proches. Rapidement, leur intuition se confirme, le concept plaît. Il est temps de voir plus grand et de créer une boîte!

Mais cela ne se passe pas sans difficultés. Le secteur touristique et ses nombreuses barrières juridiques vont être le premier obstacle. Commence alors une longue période de procédures minutieuses et d’attente d’autorisations, ainsi qu’une importante recherche de fonds. Mais les jeunes femmes iront à bout de ces contraintes, et, fin décembre 2010, l’agence de voyages, Le Vélo Voyageur (Prix Femmes Créatrices d’Avenir du Concours Petit Poucet 2011), voit le jour! Viennent ensuite la réticence et la méfiance de leur entourage qui ne comprend pas qu’elles « lâchent » tout pour le vélo! Eugénie et Bérangère résistent à la pression, persuadée que le jeu en vaut la chandelle. Autre épreuve, et pas des moindres, convaincre la clientèle française, pourtant séduite par l’idée, de payer.  Si dans d’autres pays, comme l’Allemagne qui comptent plus de 150 agences de voyage spécialisées, le concept est rodé et largement plébiscité par le public, en France, il faut encore convaincre de la réelle valeur ajoutée du service.

Si la situation n’est pas encore gagnée,  il est de bons moments qu’il faut savoir apprécier à sa juste valeur.  Faire la une du Challenges du jeudi 12 mai 2011, en tant que start up dans laquelle il faut investir, en est une. Avoir su développer, en moins d’un an, une véritable structure qui fait travailler 5 personnes, et une offre complète dans 6 régions, en est une autre. Les félicitations s’imposent donc. Tout simplement.